Parcours des Arts

Le grand oeuvre des Grands Buffets

Comment l’art peut-il entrer dans un restaurant ? 

La démarche de Louis Privat – à laquelle s’associent son épouse Jane et son associé Philippe Roques – n’a rien à voir avec les vagues expositions de salles-à-manger : « Je suis attiré par l’art et je considère qu’il doit forcément être présent dans les environnements où les personnes passent le plus clair de leur temps », déclare-t-il. 
Pour preuve, les premiers locaux à recevoir l’intervention d’un artiste sont les cuisines du restaurant Les Grands Buffets ! C’est par ce lieu de travail – qui ne sera ouvert au public qu’une fois par mois – que commence le vaste projet de transformation du restaurant. 
Patrick Chappert-Gaujal a investi le lieu en gravant l’inox. Ses oeuvres sont positionnées aussi bien sur des panneaux muraux dévolus à cet usage que sur les hottes aspirantes ou les plans de travail. L’intégration de l’art dans cet environnement professionnel fait partie d’une démarche volontaire de l’établissement en faveur du bien-être au travail. Premier restaurant à passer aux 35 heures, les Grands Buffets Narbonne bénéficient aussi d’un soin particulier apporté aux lumières, à l’équipement et à l’agencement des locaux. 

La deuxième étape de cette transformation concerne la salle du restaurant narbonnais. Le défi est ici différent : « Je voudrais mettre des gens qui n’ont pas d’affinité avec l’art en contact avec des oeuvres. Pour cela, j’ai choisi un artiste à la fois créatif et rassurant », explique Louis Privat. 

Alain Bellanger est le peintre retenu pour cela. Son travail figuratif sur les végétaux et les légumes peut être une bonne « porte d’entrée » pour suivre la visite. Car plus tard, la terrasse, entièrement réaménagée par un paysagiste, sera investie par Hervé Di Rosa et ses oeuvres du tour du monde (voir Parcours des arts nº 16).

Et enfin dans un avenir proche, Louis Privat instaurera son « plus petit musée du monde », un panneau d’accrochage qui recevra par roulement une seule oeuvre d’art contemporain qu’il se fait fort de sortir des collections privées des environs. 
Un accord est d’ailleurs déjà en cours avec le LAC (Lieu d’art contemporain) de Sigean. Cette quatrième et ultime étape du processus visant à « mettre en contact l’art et le public » est prévue pour le printemps. 
Le temps des cerises… sur le gâteau.

Yann Le CHEVALIER